Les Canons de Genève à Genève en Suisse
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Quelle est l’histoire de Genève ?

Riche de deux mille ans d’histoire, Genève est une ville suisse localisée au sud-ouest du Léman. Elle est la deuxième commune la plus habitée de Suisse. Cette ville doit l’étymologie de son nom à Jules César. Ayant connu différents types de régime politique tout au long de son histoire, cette cité a un passé économique assez prestigieux. Elle fut dominée successivement, par les Romains, les Burgondes, les Francs, l’évêché et les Savoyards. Durant cette période, plusieurs peuples ont migré vers ses terres. Cependant, la révolution française marqua la chute du régime aristocratique. Elle fut également administrée par la France napoléonienne durant une quinzaine d’années avant de devenir une commune de la Suisse. Cette ville acquiert une renommée internationale au XXe siècle. Voici une présentation plus détaillée des faits historiques de cette ville.

Origine du mot « Genève »

Le mot « Genève », ou « Geneva » en romain, fit son apparition dans l’histoire sous la plume de Jules César. Célèbre homme politique, César utilisa ces termes pour décrire la cité Helvétique. Ce portrait des Helvètes fut réalisé au début de son ouvrage « Commentaires de la Guerre des Gaules » en 52 av. J-C. En effet, dans son œuvre, il affirma qu’il conquit la cité de Genève pour bloquer le passage aux Gaulois et aux Helvètes. Cette cité abritait l’unique pont qui reliait les deux pays (Helvétique et Gaulois).

En d’autres lieux, le terme « Genève », fait également allusion au vocable « Genua ». Ce mot fut utilisé pour ressortir les ressemblances entre Genève et la cité de Gènes en Italie. D’origine illyrienne ou ligure, ce terme désigne la proximité d’une nappe d’eau. Enfin, le mot « genesus » veut dire fleuve en illyrien.

Genève : dans l’antiquité

En 121 av. J-C, le pays des Allobroges fut conquis par Rome. Pendant cette période, Genève était un poste nordique avancé de la Gaule transalpine. Sous le règne d’Auguste, cette province devint la Gaule narbonnaise. Le port de cette région fut également aménagé entre 123 et 105 av. J-C. Les habitats de la ville de Genève étaient confectionnés en bois et en torchis.

Cependant en 58 av. J-C, les Helvètes tentaient de joindre par bateaux Genève. Ces derniers se sont heurtés à César qui leur barra le passage. Les romains installaient provisoirement leur troupe, ce qui conduit à l’agrandissement de l’oppidium. Devenu « bourg » romain, Genève occupa ce statut avant de devenir une ville (civitas en romain) à la fin du troisième siècle.

Néanmoins, des cités comme Nyon nommé « Colonia lulia Equestris » et Avenches (Aventicium en Romain) étaient mieux placés que Genève. De plus, cette dernière était un vassal de la ville de Vienne, capitale administrative de la région. Suite à un incendie au premier siècle, la structure de la ville fut impactée. Les maisons construites en matériaux légers sont transformées en habitats confectionnés en pierre.

Durant la période qui précède le déclin de l’empire Romain une enceinte d’environ 5 ha fut bâtie. Pendant le dernier quart du troisième siècle, une succession de migrations d’Allemands est à l’origine de la dégradation des frontières. La période de 350 marque le début de la construction du premier lieu de culte chrétien. La confection de ce sanctuaire fut achevée à la fin du IVe siècle.

Long de plus de trente mètres, ce complexe est entouré d’un portique donnant accès à un baptistère et à une annexe. Nommé « Saint Germain », cette église fait partie des points de focalisation des premiers temps chrétiens au V siècle. Genève occupa une place politique plus importante, lorsque cette ville fut nommée capitale en 443. Cela intervint après l’arrivée des Burgondes pendant cette même période. Vers 467, le centre royal de burgonde est déplacé vers Lyon. Cela survint des suites de conflits fratricides entre Gondebaud et Godégisile. Ces guerres incendièrent la cité de Genève. En 563, un raz-de-marée résultant de l’effondrement de la montagne de Tauredunum est responsable de la destruction du port. Cette catastrophe fut très meurtrière.

Genève : Au Moyen Âge

Plusieurs hauts faits historiques peuvent expliquer l’histoire moyenâgeuse de cette ville.

Structure de Genève

Au moyen age, les constructions horizontales et les fortifications de l’époque romaine ont disparu. Cette ville adopta une structure médiévale avec des habitats hauts. Comme dans la majorité des villes d’Europe, des faubourgs commencent à se constituer à l’extérieur des forteresses antiques de Genève. Par exemple à Bourg-de-Four, ce style d’habit pouvait être observé.

Ensuite, un nouveau prototype de fortification entoure les faubourgs ainsi que la campagne voisine. Ce système visait à tripler la surface des habitats. Cette époque fut marquée par la construction de paroisses telles que Saint-Victor et Saint-Jean. De plus, la cathedrale Saint Pierre fut construite jusqu’en 1250. Des places comme le Molard, la Fusterie et Longemalle sont ouvertes sur un port, car le rivage du Lac fut refoulé pendant cette période. Ce rivage bascula des rues Basses à la rue du Rhône.

Les premiers administrateurs de la cité

Il est impossible d’élucider la répartition du pouvoir entre la période marquant l’installation des Burgondes et l’accord de Seyssel en 1124. De plus, des différends entre dynasties monarchiques burgondes ont conduit les Francs au pouvoir. Genève est pendant cette période une unité territoriale ou pagus. Nommé pagus Genevensis ou comté de Genève, il est administré par le roi d’Orléans ou de Neustrie. Durant la période des Carolingiens, ce comté est l’objet de convoitise entre le pouvoir impérial et les souverains de la région.

Cependant, le pouvoir temporel et spirituel de l’évêque est reconnu. Ce dernier est investi à l’exercice de certaines fonctions régaliennes. Entre autres privilèges, il est chargé de battre la monnaie. Néanmoins, ce dignitaire ne peut exercer son autorité sur le comté.

De plus, une partie de diocèse est administrée par le comté de Genève. Ainsi, le château au-dessus du Bourg-de-four est la propriété du Comte de la cité. Construit par le comte Aymon ier, ce dernier abusa de la générosité de l’évêque Guy de Faucigny, son demi-frère. Humbert de Grammont, successeur de Faucigny rencontra Aymon 1er pour la signature de l’accord de Seyssel. Cet accord vise à proclamer la supériorité de l’évêque sur le comté. Cependant, l’autorité spirituelle quant à elle doit céder l’avouerie au comté de Genève.

Propriété de l’Empire Romain Germanique

Aigle du Parc des Nations

Après le déclin de l’empire de Charlemagne, Genève devint le second royaume de Bourgogne. À la mort du dernier souverain de Genève qui ne laissa aucun héritier, ce comté devint la propriété de l’Empire Romain Germanique. Cependant, le pouvoir est toujours exercé par le comte de la ville. Ainsi, l’autorité impériale était uniquement nominale.

À la fin du XIe siècle, le comte de Genève commence par empiéter sur les privilèges de l’autorité spirituelle. Cette violation est due à la réforme grégorienne enregistrée à l’époque. À cet effet, l’évêque Humbert de Grammont, soutenu par la papauté, oblige le comte à respecter l’accord de Seyssel. Cette initiative va faire de l’évêque de la ville, le souverain légitime de Genève.

En 1162, l’empereur Frédéric Barberousse à travers un diplôme consacra la légitimité du diocèse. L’évêque fut désormais reconnu comme le prince immédiat de l’Empire Romain Germain. Ainsi, l’évêché peut étendre sa souveraineté sur trois mandements ou châtellenies rurales. Les principaux mandements sont Peney et Jussy.

L’arrivée des Savoyards

Expansion territoriale de la Maison de Savoie de part et d’autre des Alpes.
Crédit : F. Delrieux

Néanmoins, la maison Savoie devint le troisième pouvoir de la cité à l’aube du XIIIe siècle. Cela survint des suites de la conquête du pays de Vaud par cette maison. La cité de Genève étant au centre de leur nouvelle propriété, le comté de Savoie décide d’en faire sa capitale. La convoitise de cette ville par les comtes de Savoie est due aux richesses de cette cité pendant cette période.

Commerçants et artisans genevois s’unissent pour une première fois, pour contester le pouvoir du diocèse. Ce mouvement qui prônait la garantie de la liberté et la prospérité fut inspiré par les cités d’Italie. Ainsi, les contestations à l’endroit de l’évêché de la ville furent légitimes. À la fin du XIIIe siècle, le comte se servira de ce mouvement populaire pour s’insurger contre le pouvoir du diocèse.

L’apparition des syndics

Dix personnes, appelées syndics ou procureurs, sont désignées pour représenter la population de cette cité en 1 285. Cette décision, au début contestée par l’évêque le 29 septembre, sera finalement reconnue par le comté de Savoie dirigé par Amédée V. À travers des lettres patentes, ce dernier s’engage à assurer la sécurité des marchands qui se rendaient aux foires. Pour conforter son hégémonie, il prend possession du Château et du Rhône. Il conclut également le traité d’Asti en Italie pour la reconnaissance de sa légitimité.

L’évêque Aymon de Quart reconnut légalement l’existence de la commune en 1309. Cependant, la condition était qu’elle devrait admettre l’autorité juridique de l’évêché. De plus, l’évêque exige aux citoyens de la cité la confection d’une halle au Molard. C’était la seule condition pour avoir accès aux foires. Cette contrepartie garantit ainsi le tiers des recettes au pouvoir épiscopal.

Pour nommer les quatre syndics reconnus par l’évêque, les citoyens de Genève initient un conseil général. Genre de Landsgemeinde, cette assemblée élit annuellement des procureurs de la ville de Genève. Adhémar Fabbri l’évêque de l’époque a le devoir de respecter les privilèges accordés aux marchands et à leurs syndics. Cette charte sera exécutée pendant les 150 prochaines années de la vie politique de Genève.

Genève : L’époque moderne

Cette période est caractérisée par le développement économique de la ville. De plus, les nombreuses mutations n’ont pas manqué d’ébranler la vie politique genevoise.

Hôtel de Ville (1405) à Genève

L’essor économique de Genève

Pour décrire l’économie de Genève à cette époque, il est important de rappeler qu’elle a connu un essor au milieu du XVe siècle. Cette avancée est due aux échanges de marchandises venues de tous les horizons de l’Europe. Ceci attire très vite de nombreux acteurs économiques. Ainsi, dans les années 1424, des banquiers populaires comme Médécis de Florance ouvrent des annexes dans cette ville. Genève devint ainsi un important réseau bancaire. En dehors de son économie florissante, cette ville se distingue également par une forte croissance démographique. Sa population était essentiellement composée :

  • de Bourguignons
  • d’Italiens
  • de Savoyards et
  • d’une minorité juive.

Cette dernière logeait dans un ghetto avant de faire objet d’un bannissement en 1490.

La proscription de la fréquentation de foires genevoises par le roi de France, Louis XI, en 1462, a déclenché le déclin économique de Genève. En effet, ce dernier encouragea les marchands français à se tourner vers Lyon. Par ailleurs, l’autre facteur de cette chute économique est la diminution du trafic commercial qui était principalement dominé par les Italiens.

La domination du comté de Savoie et la victoire des Suisses

Landkarte der Schweiz mit Ortsschild von Genève

Après avoir conquis le dernier comté de Genève en 1401, le comte de Savoie dispose des pleins pouvoirs seigneuriaux. Malgré la nomination de Robert de Genève à la papauté et l’opposition des citoyens de Genève, Amédée VIII est nommé antipape. Appelé Félix V, Amedee viii de savoie obtint du pape Nicolas V le pouvoir de nomination des évêques de la ville. Ainsi, le diocèse de Genève fut essentiellement occupé par des membres de la famille Savoie et par des familles vassales.

Menacé par les Suisses après leur victoire pendant la guerre de Bourgogne, Genève est condamné à verser une amende assez conséquente en 1475. Le 14 novembre 1477, l’évêque Jean-Louis de Savoie signe avec les vainqueurs le traité de combourgeoisie. Cet accord à titre viager qui prit fin à la mort de ce dernier concernait également des villes comme Fribourg et Berne. Les personnalités de la ville rejettent la position collaborationniste des Savoyards à l’égard des Suisses. Ils doutent également de la compétence de la monarchie face à cette situation. P. Berthelier et B. Hugues sont considérés comme les principaux collaborateurs de cet artifice. Ils appartenaient tous deux à la moyenne classe des marchands.

Cependant, c’est le groupement des citoyens qui signa en 1519 un autre traité de combourgeoisie avec Fribourg. Mécontent de cet accord dont il a été exclu, le duc Charles III de Savoie contraint la communauté des citoyens de Genève à y renoncer. Le 23 août l’évêque Jean de Savoie tua Berthelier devant le château de l’île. Par ailleurs, Guillaume Farel et Michel Servet furent des acteurs principaux de ces moments.

Apparition de la réforme protestante et du Conseil des Deux cent

Wall of the reformators in the swiss city Geneva

Des partisans de l’annexion à la Confédération de la Suisse comme les Eidguenots, furent leur apparition. Ils défendent les idées de la réforme luthérienne propagée par des marchands allemands. Ces derniers nomment « Mammelus », les adeptes au pouvoir Savoyard. En décembre 1525, les Mammelus confortent le protectorat de la Savoie à travers un conseil général appelé Hallebardes.

Pourtant, un traité d’assurance mutuelle fut conclu en 1526 par les Eidguenots avec Fribourg et Berne. Cet accord sonne le glas au pouvoir épiscopal et favorise l’ascension d’une seigneurie libre. Cette décision est ratifiée lors du conseil général du 25 février. Les syndics élisent une assemblée nommée « le Conseil des Deux-Cents ». Cet organe est chargé de s’occuper d’une partie des prérogatives du conseil général. Le Conseil des Deux-Cent compte plus de 320 membres.

Le 22 août 1533, Pierre de La Baume quitta Genève. Le 26 novembre 1535, le Conseil des Deux cents s’adjuge le droit de frapper la monnaie en lieu et place du Diocèse. Le 21 mai 1536, la réforme Luthérienne fut totalement adoptée. De plus, tous les Genevois sont invités à envoyer leurs enfants à l’école. C’est la période des civilisations intellectuelles.

En 1584, Genève signa un accord avec Zurich et devint le carrefour du calvinisme. Ce qui lui valut le surnom de la « Rome protestante ». En effet, Jean Calvin est arrivé en Juillet 1536. En tant que président de la Compagnie des pasteurs, il impacta la vie des citoyens de Genève. Il refusa cependant de diriger l’église de la ville. Appelée « seigneurie de Genève », la république est proclamée et hérita des droits seigneuriaux et régaliens. Elle exerce son pouvoir sur toute la ville et les campagnes de ses environs.

Les citoyens et les bourgeois sont exemptés du paiement de taxes distinctives et bénéficient de nombreux autres privilèges. Une émeute visant Calvin a été évitée de justesse et les protagonistes de ce mouvement ont été tués.

Déclin du comté de Savoie et indépendance de la cité

En 1580, Charles-Emmanuel 1er devint duc de Savoie. Il multiplie ses attaques sur la ville de Genève. Cependant, ses assauts ont été contenus Soleure, Zurich et la France. Il s’agit des principaux alliés de la ville. En 1602, le Duc de Savoie se heurte à une défaite après avoir tenté une invasion nocturne le 11 décembre (commémorée par la fête de l’Escalade), les savoyards vont ainsi finir par s’ouvrir à une perspective de paix. Ainsi, en juillet 1603, le traité de Saint-Julien fut signé. Il consacre la reconnaissance de la cité comme une entité autonome.

1707 fut l’année des troubles. Ces différends sont nés des nouvelles réformes instaurées par le Conseil des Deux Cent. Contrairement à la majorité des habitants, le Petit conseil va rejeter ces nouvelles dispositions. Cette divergence d’opinions va conduire à des affrontements sanglants.

Par ailleurs, d’autres protestations populaires seront également enregistrées. Il s’agit notamment des mouvements unités par les populations pour contester la condamnation des ouvrages de Jean Jacques ROUSSEAU et d’Emile. Il faut aussi noter que les réalités de cette période ont été influencées par les la revolution francaise.

Genève : En période contemporaine

Geneva canton of Switzerland flag textile cloth fabric waving on the top sunrise mist fog

Le 12 décembre 1792, une révolution conduit le Conseil général à voter l’égalité entre citoyens de la ville de Genève. Il faut attendre les années 1794 pour consacrer l’adoption d’une constitution. Suite à son annexion à la France le 15 avril 1798, cette commune devient désormais le chef-lieu du Département du Léman.

Devenue une commune française au xixe siecle, la ville de Genève est dotée d’une administration structurée conformément à la loi du 17 février 1800. Elle est dirigée par un maire et ses deux adjoints. Un conseil communal est également formé.

De plus, le Code civil préconise la séparation du pouvoir civil de celui religieux. En 1813, l’armée autrichienne commandée par le général Fernand Von Bubna und Littitz est chargée d’occuper la ville de Genève. Dans la foulée, l’ancien syndic Lullin proclama l’Ancien Régime. Au xxe siecle, il devient le Siège de la Croix Rouge au depuis le début de la Première Guerre Mondiale. Genève est désormais administré par la Suisse alémanique. Cette période est également marquée la lutte des classes qui conduisit à une grève générale en novembre 1918.

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Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le siège européen de l’ONU ainsi qu’une dizaine d’organisations internationales s’installèrent dans cette ville. Genève devint pendant cette période un haut lieu du tourisme de loisirs et une plaque tournante des affaires économiques.

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